PROJET WHO ? | Chim |
Sophie Hébert – Peux-tu rappeler les circonstances à l'origine de la création de l'Atelier Larue ?
Chim - Ça s’est fait spontanément, je faisais partie du collectif Les Hanimals que j’avais fondé avec un ami, on collait nos créations dans la rue et on organisait des petites expositions dans des appartements vides. Puis on a découvert ce lieu atypique et rapidement en novembre 2011 on s’est installé dans cet ancien entrepôt laissé à l’abandon. On s’est mis à dessiner, peindre, coller sur les murs brutes. Et quelques semaines plus tard on a présenté la première exposition et redonné vie à ce lieu. Puis d’autres artistes nous ont rejoints, on a organisé des concerts, des performances, des ateliers et par le bouche-à-oreille on a commencé à faire connaitre l’atelier Larue.
Sophie Hébert – Et pourquoi, d'ailleurs... "Larue" ?
Chim - Ça résume bien l’esprit du lieu. C’est un espace de rencontre et d’échange, ouvert à tous. Un lieu d’inspiration, de liberté créatrice, dédié à un art gratuit et éphémère.
Sophie Hébert – Espace alternatif et underground ne revendiquant pas de "projets culturels" à la manière froide des instances institutionnelles, une grande cohérence unit pourtant concerts, expositions, performances qui illuminent l'Atelier. Comment choisissez-vous vos artistes ?
Chim - Ce sont avant tout des rencontres, des affinités artistiques. Et une envie commune de travailler ensemble. Dans un esprit de collaboration on réunit des artistes de diverses disciplines pour créer des œuvres originales in situ. On leur donne carte blanche, ils s’approprient l’espace et travail en adéquation avec l’architecture et l’atmosphère du lieu. Puis on programme un concert, une performance en cohérence avec le thème et l’univers de l’exposition. Notre processus de création est basé sur l’échange.
Sophie Hébert - Ce qui aurait pu être un espace artistique éphémère devient, peu à peu, un lieu culturel à part entière à Chalon-sur-Saône... Quel est, selon toi, l'avenir supposé/espéré de Larue ?
Chim - Rien n’est prémédité, les choses se font naturellement. Ça va faire 4 ans qu’on a ouvert et qu’on évolue dans le même esprit et en complète autonomie. Le public est de plus en plus nombreux et adhère à notre façon de faire. On va continuer d’organiser des événements, et rassembler des artistes passionnés pour maintenir cette énergie collective et développer des projets artistiques avec d’autres structures comme la nôtre à Chalon-sur-Saône. Il est nécessaire pour le dynamisme artistique que les espaces alternatifs continuent d’exister et de se développer.
Novembre 2015