PROJET WHO ? | MeloDuende |
Sophie Hébert - Comment devient-on... "luthier" - même si vous n'aimez pas cette dénomination ?
Meloduende - Il faut aimer les instruments, les musiciens et la musique. Ca paraît bête mais c'est la seule chose qui permette de tenir. Quand un métier est très peu rentable économiquement parlant, il faut être passionné par ce que l'on fait.
Sophie Hébert - Comment vous débrouillez-vous pour travailler à trois sur un même produit ?
Meloduende - Chacun a un rôle suivant ses compétences. Depuis le début, MeloDuende Guitars est une aventure collective. En fait, c'est comme pour un groupe de rock, tu t'enfermes pendant des heures, chacun apporte et échange ses idées jusqu'à ce qu'il se passe quelque chose.
Sophie Hébert - Combien d'heures et combien de matériaux "vaut" une guitare Meloduende ?
Meloduende - Concernant les matériaux, cela représente une partie non négligeable du côté de la fabrication car nous avons fait le choix de miser sur la qualité de chaque composant. Pour les heures, on ne sait pas vraiment. C'est le gros défaut des passionnés, quand on aime, on ne compte pas... C'est délicat de quantifier un temps de travail quand on est dans la création de pièces uniques. On peut mettre 50 heures comme 500 heures, ça dépend de beaucoup de facteurs.
Sophie Hébert - Quelques noms de grands guitaristes qui ont commandé et jouent sur vos guitares ?
Meloduende - Dans les premiers, il y a eu Serge Teyssot Gay (Noir Désir-Interzone...) et CC' (Shaka Ponk). Ils nous ont fait confiance en jugeant non pas la marque, mais l'instrument. Après d'autres ont rejoint ce petit club.
Sophie Hébert - Y a-t-il un guitariste en particulier que vous aimeriez "toucher" ?
Meloduende - Après un vote à l'atelier, Mark Knopfler, Billy Corgan, Prince (on a mis trois guitaristes parce qu'on est trois) !!!
Sophie Hébert - Quels sont vos projets futurs ?
Meloduende - Notre objectif, à court terme, est de sortir de nouvelles formes de basses et guitares. Nous sommes restés, jusqu'à présent, assez proches des formats existants car même les musiciens, ont leur habitude (surtout en France !!!). On peut maintenant oser de nouvelles lignes et affirmer un peu plus l'identité MeloDuende au niveau visuel. L'autre objectif est de faire connaître notre travail au delà de notre pays. Le marché de la guitare en France est plutôt "suiveur" dans le sens où il faut que ce soit "validé" par nos amis américains ou anglais pour que se soit reconnu en France. C'est le même scénario que pour le vin, sauf que là, c'est dans le sens inverse. Bref, comme dit le dicton "nul n'est prophète en son pays". Pour nous, voir des MeloDuende aux quatre coins du monde, ça serait juste énorme...
Avril 2014